Côte d’Ivoire : construire, construire… À tout prix ?

À Abidjan, 80 % des immeubles sont construits sans permis. Les effondrements ne sont pas rares et les pertes en vies humaines non plus. L’État manque de moyens pour juguler le phénomène. Des annonces de construction de logements sociaux laissent présager des jours meilleurs.

Sillonner Abidjan, c’est être frappé par le bouillonnement immobilier qui agite la capitale économique ivoirienne de plus de 5 millions d’habitants. Depuis les voies rapides qui traversent les communes huppées, on aperçoit ces nouvelles zones résidentielles de standing destinées aux classes moyennes et supérieures.

Dans les quartiers les plus populaires et à la périphérie de la ville, les constructions, moins modernes et moins luxueuses, là aussi se multiplient. Depuis 2011, le marché immobilier ivoirien connaît une croissance de 18 % par an alimentée par l’urbanisation croissante du pays.

Selon la Banque mondiale, 52 % des Ivoiriens vivent actuellement en ville contre seulement 39 % en 1988. Cette tendance s’accompagne d’un phénomène préoccupant : la multiplication des effondrements de ces constructions dont 80 % sont bâties sans permis de construire et au mépris de toutes les règles en vigueur.

Vingt et un effondrements

Entre 2016 et 2020, le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme en a comptabilisé vingt-et-un, onze pour la seule année 2020. En mars dernier, c’est un immeuble en construction de cinq étages situé dans le village d’Anono, sur la commune de Cocody à Abidjan, qui n’a pas tenu, causant la mort de treize personnes dont sept enfants. Quelques jours avant ce drame, trois balcons s’étaient détachés d’une façade toujours à Cocody, sans faire de victimes.

Malgré un renforcement ces dernières années de son cadre législatif, avec notamment l’obligation pour les promoteurs de faire appel à un architecte et à un ingénieur-conseil pour les bâtiments de plus de deux étages, la Côte d’Ivoire peine à contrer efficacement ceux qui choisissent l’illégalité.

Première difficulté : « un manque de moyens humains et logistiques », qui limite le nombre de contrôles et que ne cache pas le ministère. « En octobre 2020, nous avons recruté 124 contrôleurs supplémentaires et investi dans une centaine de motos afin qu’ils puissent se déplacer sur le terrain. Auparavant ils n’étaient qu’une trentaine sans aucun moyen de mobilité. Mais cela reste insuffisant pour une ville comme Abidjan », admet le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Koné.

« Pour l’anecdote, plusieurs jours par mois, je me mets au volant d’un véhicule banalisé. Je cible des immeubles, surtout ceux dont l’élévation paraît suspecte, et je demande des comptes », confie-t-il à Jeune Afrique.

Un temps évoqué, l’idée de mettre en place une plateforme coopérative de contrôle incluant les services du ministère et les communes du district d’Abidjan n’a jamais abouti.

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